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LES AILES D’OR

Tous deux me chercheraient des yeux, dans les allées
Où de mes premiers jeux la gaîté s’envola ;
Tous deux m’appelleraient avec des voix troublées
Et seraient malheureux, ne me voyant pas là.

J’allais franchir le seuil : — c’est moi ! c’est moi, mon père.
Mais ces rires, ces voix, je ne les connais pas.
Pour tout ce qu’enfermait ce pauvre enclos de pierre
J’étais un étranger !..… Je détournai mes pas :

Mais, par-dessus le mur, une aubépine blanche
Tendait jusqu’à mes mains son feuillage odorant.
Je compris sa pitié ! J’en cueillis une branche,
Et j’emportai la fleur solitaire en pleurant !