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LES AILES D’OR

Evohé ! — C’est le temps où les filles robustes,
Sous les jours amortis où l’Automne s’endort,
Jusqu’au tronc noir des ceps penchant leurs nobles bustes,
Font pleurer sous l’acier la grappe aux larmes d’or.

Evohé ! — C’est le temps où descend sur le monde
L’oubli des jours mauvais et des tristes amours,
Puisqu’au sein patient de la vigne féconde
L’homme boira la paix et le rêve toujours !

Evohé ! — C’est le temps où passe sur la terre
Bacchus, des cieux mortels nous montrant le chemin,
Assis aux flancs rayés d’une jeune panthère
Et fouettant l’air sonore un thyrse dans la main.