Page:Silvestre - Le Conte de l’Archer, 1883.djvu/164

Cette page a été validée par deux contributeurs.
144
Chroniques du Temps passé.

jetant mille salauderies. Au contraire, nommerais-je mes chambellans les sujets mieux avisés qui auraient épousé les plus belles femmes et leur donnerais-je une place dans mon impériale maison, afin d’avoir toujours ces beaux couples sous les yeux. Mon respect serait tel pour leur conjugale félicité que je ne permettrais qu’à moi-même de tromper un peu ces heureux maris, et encore sans leur en parler le moins du monde. Mais revenons aux prétendus d’Isabeau, l’aimable fille de Mathieu Clignebourde.

Je dis donc qu’ils étaient parmi les plus opulents de la ville de Chinon, bien que la petite n’eût pas gros avoir pour le présent et aucune espérance pour l’avenir.

Il n’est pas jusqu’à ce ridicule Cucufa dont je vous ai parlé au premier chapitre de ce livre, qui ne fût venu offrir ses parchemins en échange de la main d’Isabeau, et j’entends par là son cœur ratatiné