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Le Conte de l’Archer.

m’étonne pas que vous soyez quelquefois battus par les gens de Charles le Téméraire.

— Pourquoi donc, mon père ? demanda Xaintrailles. Auraient-ils dans leur armement quelque pièce qui manque au nôtre ?

— Non certes, mais leur jambon est meilleur et plus savoureux que le vôtre, et, à mon humble avis, c’est la nourriture qui fait le soldat. Si donc j’étais général au lieu de simple frocard, je voudrais que mon armée fût la mieux approvisionnée de toute la terre en mets succulents, moyennant quoi je ne ferais pas difficulté de demeurer constamment au milieu d’elle comme Alexandre le Macédonien ou encore le Romain Jules César.

On se remit en route le soir même pour profiter de la fraîcheur, et le lendemain on rentrait à Tours, où la nouvelle de l’heureux combat était déjà parvenue.

L’héroïque action de Tristan fut bientôt dans toutes les bouches, et toutes les grandes dames de Tours commencèrent à souhaiter de le voir.

Or, il faut que vous sachiez que les femmes de ce pays furent de tout temps les plus amoureuses de France, ce dont on ne saurait se