Page:Silvestre - Le Conte de l’Archer, 1883.djvu/145

Cette page a été validée par deux contributeurs.
125
Le Conte de l’Archer.

— Jamais ! clama le capitaine.

La mêlée était imminente.

— Feu ! reprit le capitaine en s’adressant à Tristan.

Celui-ci, à qui un homme tendait la mèche enflammée, la saisit de ses mains tremblantes ; mais sa teneur était telle, qu’en se précipitant vers l’affût il se laissa tomber contre et lui transmit une poussée qui lui fît faire demi-tour ; si bien qu’au moment où le coup partit, la gueule de la couleuvrine n’était plus dirigée contre les assaillants, mais bien contrôles défenseurs du plateau. L’effet fut terrible. Celui de l’orage fauchant toutes les herbes fleuries d’un parterre n’est pas plus redoutable.

Quand la fumée se dissipa, il ne restait plus un homme debout autour de Tristan, qui ne comprenait rien à ce qui s’était passé. Le capitaine avait été frappé en pleine poitrine et gisait sur le sol. Seul Cœur-de-Cuir, bien que mortelle-