Page:Silvestre - Le Conte de l’Archer, 1883.djvu/132

Cette page a été validée par deux contributeurs.
112
Chroniques du Temps passé.

Tours et s’y fabriquent surtout avec de la graisse de porc, il est sans cesse question, dans les auteurs du temps, de mille appétissantes cochonnailles dont la seule description fait ouvrir le nez aux gourmets, comme bâillent les huîtres à la moindre tiédeur solaire.

Et n’est-ce pas un des moindres attraits de ce beau jardin de la France, pour les étrangers qui le traversent, que l’excellence des boudins, andouillettes, hures, pieds grillés qu’on y obtient des benoîts hôteliers, à condition toutefois de leur donner quelque monnaie en échange. Car, s’ils sont bien pourvus en délectables aliments, ils n’aiment point les offrir pour le seul plaisir de les voir manger à leurs convives. Ah ! mes amis, que nous sommes loin du temps où s’exerçait l’hospitalité grecque telle que nous la connaissons par les livres du vieil Homère ! Il faisait bon marché vivre en ces jours glorieux où tout le monde se faisait aubergiste par amour des autres. Et remarquez que ce fut longtemps avant