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   « Monsieur mon intendant,

« Prenant femme le trente courant et désirant venir passer en mes terres la première semaine de mon mariage, je vous prie de faire aménager l’appartement de mes aïeux de façon que je puisse m’y installer convenablement. A côté de la chambre où vous aurez érigé le lit nuptial, vous voudrez bien ménager, d’une part, un cabinet de toilette et, de l’autre, un boudoir où, dès le matin, madame la comtesse, qui est musicienne passionnée, puisse étudier son piano. Vous recevrez, par petite vitesse, tous les meubles que je juge nécessaires à ce court séjour dans mon domaine. Comptant sur votre zèle et votre antique dévouement à ma famille, monsieur mon intendant, je vous baille féodalement le bout de mes doigts à baiser.

   «Comte BERTRAND DE KELOAC KORNAUBEC. »

- Belle rédaction, dit Festinard en achevant la lecture.

- J’ai mon idée ! ajouta Petronius en faisant claquer les uns contre les autres ses maigres doigts.