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étaient celles de touristes évadés qui venaient se reposer et rêver dans la grande ombre qu’il projetait parmi la solitude. A part ses rares habitants, il n’intéressait guère qu’une façon de vieux savant retiré dans le plus proche village où il exerçait, assez platoniquement, d’ailleurs, les fonctions d’architecte. Ce n’était pas, sachez-le tout d’abord, un homme ordinaire que ce Petronius, venu de Bretagne on ne sait quand et qui y eût passé certainement pour un sorcier, n’eût été sa piété exemplaire et l’amitié du bon abbé Lohic, curé de la localité.

Ce Petronius, fort versé dans les antiquités égyptiennes, avait fait la curieuse remarque que le château de Keloac Kornaubec était orienté comme cette fameuse statue de Memnon qui, aux premiers rayons du soleil, emplissait la campagne d’une harmonieuse musique. Ayant découvert, d’ailleurs, le truc au moyen duquel les prêtres obtenaient ce miracle, il avait répété cent fois que rien ne serait plus simple que d’en installer un tout pareil dans la seigneuriale demeure. Il avait imaginé pour cela une façon de caisse sonore, pouvant s’adapter à une chambre quelconque