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légitime épouse du petit gros homme avec de larges favoris en nageoires ouvertes. Cette « honneste » dame avait, comme je l’ai fait pressentir plus haut, un amant. Celui-ci était le joli conseiller Moulaër, un doux philosophe qui méprisait profondément les questions internationales et leur préférait de beaucoup les joies de l’amour. En voilà un qui aurait donné toute la navigation du Danube, plus l’équilibre du budget turc et bien d’autres balivernes encore pour un simple baiser sur deux lèvres roses ! Quant à la clef des Dardanelles, il l’eût cédée au premier marchand de ferrailles venu pour un simple regard de charcutière.

O Moulaër, comme je te comprends ! Et comme la paix du monde serait pour longtemps assurée si tous les autres étaient comme nous !

III

Le temps des élections sénatoriales était venu. C’était pour M. Van den Truff une époque tout à fait critique, capitale et intéressante.