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ombreuse qui borde la Garonne et au pied de laquelle, presque au niveau des eaux, dans une plaine toujours rase tondue, des pelotons de cavalerie manœuvrent à la plus grande joie des badauds et des petits polissons. C’est à cette société paisible qu’appartenaient, ou mieux qu’appartiennent encore, M. Peyrolade, ancien huissier, sa femme Pauline et son chien Protêt, ainsi nommé par le pieux souvenir que ce vieil officier ministériel avait voué à sa maudite profession. Ai-je besoin d’ajouter que M. Peyrolade n’était plus joli, que sa femme Pauline ne l’était pas devenue, ne l’ayant jamais été, et que son chien Protêt était la plus hideuse bête du monde, éclatant de graisse et chauve des pattes au museau.

II

Ayant acquis sa petite fortune en faisant toutes sortes de cochonneries au reste de l’humanité, M. Peyrolade y tenait infiniment. Le prix extraordinaire attaché par les filous aux produits de leur fâcheuse industrie est un hommage