Page:Silvestre - Histoires belles et honnestes, 1883.djvu/203

Cette page n’a pas encore été corrigée

où s’échangent les anneaux quand ladite tante Eulalie, dont l’oeil curieux furetait sans cesse, aperçut, dans un coin et malgré les efforts qu’il faisait pour dissimuler ses traits sous la visière trop étroite de son képi, le malheureux Pamphile, mis là de faction par Beaudéduit.

- Nom-d’un-Chien ! s’écria-t-elle en se penchant vers sa nièce et la tirant par son voile pour le lui montrer.

Cette exclamation ne fut pas sans étonner l’auditoire.

- Mademoiselle, n’en continua pas moins M. le maire tout à ses glorieuses fonctions, prenez-vous pour époux le capitaine Beaudéduit ?

- Salopiau ! s’exclama à son tour la jolie mariée qui, ayant suivi du regard les indications de sa tante, ne pouvait réprimer sa surprise en reconnaissant le voleur d’oies tant cherché depuis deux ans.

L’étonnement de l’assistance ne fut pas diminué par cette apostrophe.

- Empoignez Moncu ! s’écria enfin M. le maire, en étendant les deux mains vers Pamphile qu’il venait de découvrir aussi, ayant suivi