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hommes du monde, un gentleman accompli. Bien de sa personne, élégant dans ses façons, aristocratique dans ses idées, ce n’était certes pas un aigle, mais ce n’était pas non plus un dindon. C’eût été plutôt un paon ; car il était vaniteux, content de lui, et aimait, comme cet oiseau, à faire parade en société de ses avantages. Vous jugez si les femmes devaient l’aimer ! Elles allaient jusqu’à lui trouver de l’esprit ! Il est vrai que les femmes le placent volontiers dans une partie de notre être qui n’est pas la plus voisine du cerveau. A ce compte-là, il en avait et du meilleur, et beaucoup plus que Rivarol vraisemblablement. Il en éclatait quelquefois. Et Thomas ? Ce benoît Thomas dont nous ne parlons guère ? Eh bien ! Tout l’indique. Le benoît Thomas n’avait pas eu d’aïeux aux croisades, à moins qu’ils n’y eussent été conduits à coups de bâton par les seigneurs. Car enfin, il n’y avait pas que des Montmorency dans ces expéditions glorieuses, et, à côté des gentilshommes qui y contractaient noblement la gale, il se trouvait de pauvres diables qui avaient la bedaine trouée indignement par les flèches des Sarrasins. Seulement ceux-là passaient pour des pas grand’-