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comme le savent bien ceux qui furent au centenaire de Rubens. M. le conseiller Van den Bourik ne fut donc pas surpris quand, deux nobles étrangers s’étant présentés à sa porte, les deux cartes suivantes lui furent remises : Docteur Lenflé du Pétard, de la FACULTÉ DE PARIS, et Jacques Moulinot, rédacteur de l’ INVENTION POLITIQUE ET LITTÉRAIRE, journal des intérêts aléatoires. Sans les recevoir lui-même, car M. le conseiller Van den Bourik était plein de morgue, il les fit installer, par son factotum, dans un appartement fort convenable, où un dîner copieux leur fut servi par une bonne tout à fait appétissante, répondant au nom d’Apolline. On était à la veille seulement du grand jour, mais la cité était déjà toute en fête. Une retraite aux flambeaux et des salves d’artillerie devaient saluer le lever des étoiles et on jouait, au théâtre français de Rops, lequel n’était ouvert au public qu’une fois tous les six ans environ, le Pied de Mouton, arrangé en vaudeville à trois personnages. Comme nos vieux amis venaient d’achever leur café et d’allumer un cigare :

- Allons au spectacle ! dit cet enragé de Lenflé du Pétard.