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Contes grassouillets.

— Vlan ! fait-il, tant pis, mon vieux, si tu préfères du tabac !

Et, cyniquement, il lui lâche au visage une bordée de musique et de parfums, de quoi remplir le programme d’un jardin d’hiver.

— Tiens, vieille bête, celui-ci est pour ton brouet, celui-là pour ta fête. Cet autre pour ton nez. Ce quatrième pour ta figure… ; puisse cette pétarade t’emporter aux cinq cents diables sur l’aile de son dernier zéphir !

Il en était là de sa symphonie en la mineur quand un gigantesque coup de pied lui ferma la bouche.

L’oncle Agapet, furieux, le poursuivait déjà, sa canne levée, à travers les poupées ahuries. Car c’était lui-même, l’oncle Agapet, avide de respect et d’encens, qui venait de recevoir cette canonnade intempestive. Lassé de la promenade, il s’était assis auprès d’une dame déjà fatiguée comme lui et, dans sa précipitation, trompé par leur immobilité, l’infortuné Pantaléon avait pris leur groupe vivant pour le couple inanimé.

Le mariage fut rompu. Mais ils ne s’en