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Figures de cire.

sante sur les gazons flétris. Pantaléon et Octavie ne se refusèrent aucun des plaisirs qui étaient là rassemblés aussi gaiement qu’à une vente par autorité de justice. Ils tournèrent horizontalement sur les chevaux de bois, verticalement dans les bascules, dans tous les sens sur les ingénieuses machines qui permettent aujourd’hui au premier venu d’avoir le mal de mer sans faire les dépenses d’un voyage à l’Océan ou à la Méditerranée ; ils enfourchèrent des vélocipèdes et des chimères, consultèrent les somnambules, visitèrent les dioramas, tâtèrent le mollet des géantes, agacèrent les animaux des ménageries, firent, en un mot, tout ce qui concernait leur état de badauds consciencieux. L’oncle Agapet les suivait du pas majestueux d’un éléphant et avec un air si important qu’on eût pu croire qu’il avait la clef des Dardanelles dans sa poche. Après les lutteurs, les mangeurs d’étoupes, les acrobates, les cirques et les bêtes savantes, il ne leur restait plus à visiter qu’un musée de figures de cire, celui que le célèbre Loramus promène, depuis vingt ans, dans toutes les solennités de la banlieue, et dont