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Contes grassouillets.

— Mon mari ! mon mari ! Il vient ici.

Et la pauvre femme s’arrachait les cheveux comme une folle.

— Ne craignez rien, Madame.

Et, sautant de la baignoire comme un jeune phoque, le hardi militaire s’enfuit par la première porte ouverte. C’était celle de la chambre de Mme Ernesti. Le lit était encore grand ouvert, moite et parfumé. Il s’y blottit et ramassa sur lui la couverture, de façon à pouvoir cacher sa tête au premier bruit.

Il entendit un dialogue entre les deux époux.

Monsieur forçait Madame à se mettre dans son bain. Bergace se souvint avec plaisir qu’il avait caché ses effets derrière un rideau où il n’était pas aisé de les découvrir.

V

Monsieur s’éloigna. Alors Madame arriva exaspérée, toujours enveloppée dans sa majestueuse robe de chambre, la nuque emperlée