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Quand le soleil des soirs s’assied sur les terrasses,
Sur les tuiles, en rouges gouttes de clarté
Court le sang du soleil comme le sang des races
Qui, dans l’enchantement du parc, ont habité ;

Là, débordant les cimes d’arbres, un Palais tremble
Qui, se haussant, surpasse aussi les horizons :
Aux cieux dormants, on voit blanchir bouleaux et trembles,
Et les nigelles miroiter sur les gazons.

Quand, sur le parc maudit, s’abaisse un ciel d’orage,
De son nid rose et vert, quand s’envole un éclair,
Sonne un feuillage, sous l’averse qui l’outrage.
— Quand, d’échos foudroyés, les antres sont couverts,

Joyeux, le parc attend qu’une aurore calmée
S’épanouisse à l’orient des horizons :
Mais les fenêtres sont, depuis des ans, fermées ! ―
La nigelle fleurit et miroite aux gazons.


C’est la Maison des Rossignols ! Seule, l’habite
L’enchanteresse au front d’azur, qu’on ne voit pas.