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DAMNÉ.

réunis, on allume l’étoile de la pousta : un grand feu autour duquel les bergers passent la nuit étendus sur leurs subas[1], fumant leurs pipes et chantant des airs populaires.

Tandis qu’après avoir mûri les fruits, l’été meurt et emporte au loin, dans des régions inconnues, les fleurs des champs et le chant des alouettes, voilant d’un épais brouillard la voûte étoilée du ciel, là, dans l’obscurité et le silence, les hommes évoquent un printemps nouveau. L’âme du peuple, la chanson s’éveille pour faire vibrer la pousta d’un bout à l’autre et tressaillir le cœur de la vierge agonisant d’amour. Ce ne sont que délicieuses floraisons, printemps juvéniles, aubes souriantes, réveils pleins de char-

  1. Sorte de houppelande en grosse laine.