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LE LIVRE DE LA POUSTA.

Ce matin-là, une lettre d’Adam était arrivée. Son nouvel amant, un gaillard de la grande ferme, la lui avait lue. Zsuzsi n’était pas lettrée.

Adam enfin se départait de sa fierté. Il disait dans sa lettre que la vie ne valait rien sans Zsuzsi. À quoi bon femme et enfants ! À quoi bon l’amour de ses vieux ! Il ne pouvait l’oublier : aussi quittait-il tout pour elle. Il viendrait la retrouver ici, à la csarda, apporterait tout ce qu’il possédait, s’installerait chez elle et ils vivraient ensemble à la barbe de tout le monde. Puis, il se séparerait de sa femme pâle et malingre et appartiendrait à sa Zsuzsi, même devant le bon Dieu.

Zsuzsi pendant la lecture de sa lettre avait senti trembler ses genoux ; elle s’était affaissée sur le bord du poêle ; jamais, lui semblait-il, elle ne pourrait se