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LE LIVRE DE LA POUSTA.

d’oies passaient lentement ramenées de la pousta par de jeunes garçons.

Maintenant arrive un cheval lancé à fond de train et monté par un jeune csikós qui chante :

« Pourvu que ma mie ne se détourne pas de moi ! »

Un cri, un mot lancé dans la direction de Zsuzsi Zana, et il disparaît.

Celle-ci ne répond pas. Elle se retire de la fenêtre ornée de pots de fleurs et, sans savoir pourquoi, serre son foulard sur sa gorge.

Trop tard, Zsuzsi Zana ! Tardive est ta pudeur, tardif ton repentir !

Peu à peu la nuit était venue.

Zsuzsi Zana regardait toujours devant elle avec fixité, presque abêtie maintenant. Elle se rappelait le soir, pareil à celui-ci, où elle s’était sauvée de chez son