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LE LIVRE DE LA POUSTA.

aux joues, parfumées d’herbes odorantes ! Ne la repoussera-t-il pas ?

Ou bien se montrer à lui telle qu’elle se voit dans la glace, vieille, fatiguée. Il la plaindrait.

Ah ! non, elle ne veut pas être plainte. Ce qu’elle veut, c’est tout autre chose. Mieux vaut se parer.

Et elle se met du musc aux tempes, s’enveloppe la tête d’un fichu de soie, prend ses boucles d’oreilles d’or, s’attache au cou un collier de perles. Sur ses bas rouges elle chausse des bottines de velours, passe sa lourde robe de soie, se serre la taille dans un corsage à brandebourgs dorés. Telle était la viveuse Zsuzsi Zana, depuis qu’elle avait quitté son seigneur[1] pour suivre Adam Gyulay.

  1. La femme hongroise désigne presque toujours