Page:Sigismond de Justh Le livre de la Pousta 1892.djvu/60

Cette page n’a pas encore été corrigée
51
LA POUSTA.

le malheur comme dans la joie, seul avec les étoiles, seul avec les herbes, seul avec la terre, seul avec lui-même.

Et tous ces solitaires sont venus ici pour entendre la parole de Dieu, et prendre congé de ceux qui ne sont plus seuls… Ils s’agenouillent et penchent la tête vers la terre, vers cette bonne mère qui les nourrit de ses produits pendant leur vie, et qui après leur mort couvrira leur tombe de ses fleurs…

Maintenant, on cloue les cercueils. De jeunes gars les chargent sur leurs épaules, précédés des femmes et des jeunes filles, suivis du révérend et des vieux qui avancent lentement, feuilletant leurs grands livres d’heures, entonnant un psaume. Leurs voix profondes emplissent la pousta.

Le convoi avance, les voix faiblissent, le tableau s’efface. Le soleil répand sa