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LE LIVRE DE LA POUSTA.

Enfin, le révérend est arrivé ; il ôte son chapeau et, gravement, se dirige vers les cercueils. Là, il s’arrête. Il semble dépasser d’une tête tous les assistants.

Ceux-ci forment un cercle autour de lui ; d’un côté les hommes, de l’autre les femmes, comme à l’église.

On relève le suaire. Les visages apparaissent à nu, résignés, les yeux arrondis, vitrifiés, regardant en face l’immensité du ciel.

Le révérend contourne les bottes noires, s’arrête, se recueille et commence l’oraison funèbre. Pendant qu’il parle, sa taille s’allonge, sa voix domine tout autre bruit.

La foule écoule attentivement, chacun semble préoccupé du sort auquel l’expose sa solitude dans la pousta, loin de toute habitation, en été comme en hiver, dans