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LE LIVRE DE LA POUSTA.

leurs visages hâlés, leurs yeux brillants attestent le triomphe de l’été aux chaleurs salubres.

Ils se taisent, tout comme les jeunes femmes debout en face d’eux, avec, dans leurs mains, des couronnes de fleurs des champs qu’elles ont tressées le matin en chantant ces longues et mélancoliques chansons dont la fin est toujours la même : le cœur brisé de chagrin mis dans la terre noire…

Les vieilles mères, celles qui ont plus d’expérience, sont occupées à l’intérieur de la maison à faire la toilette des morts. Elles les embaument d’huiles parfumées qu’elles-mêmes ont extraites des fleurs de la pousta ; elles ensevelissent leurs dépouilles de linceuls tissés pendant les soirs d’hiver ; elles préparent pieusement leur couche, la dernière, celle où, muets,