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LA POUSTA.

petites filles s’enlacent convulsivement.

— Elles sont mortes ! me fait remarquer l’un des veilleurs tout en attisant le feu de sa pipe.

Près du grand poêle, un vieillard, le « grand-père », sans connaissance. À côté de lui, son fils, raide déjà.

— Qu’est-il donc arrivé ? demandé-je aux veilleurs.

Mais la réponse m’est donnée par une femme d’une trentaine d’années couchée dans le lit. Elle se dresse sur son séant, appuie sa tête sur son poignet jauni, se penche en avant et me sourit. Malgré ses souffrances surhumaines, elle n’oublie pas les honneurs qu’elle croit devoir à un hôte de marque. Elle tourne vers moi ses yeux glacés et, avec les formes d’un serviteur qui parle à son maître, me dit :

— C’est mon fils, monsieur, qui…