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LE LIVRE DE LA POUSTA.

Le soleil déclinant souligne le ciel vert d’eau d’une longue traînée de feu. Son disque, peu à peu, perd ses rayons, se solidifie, prend une forme arrondie, puis s’aplatit à sa partie inférieure, près de disparaître derrière l’horizon.

Du côté opposé, le ciel est gris, d’un gris cendreux, et les tanyas lointaines se noient dans l’effacement du sol assombri.

Soudain un vent violent déchire la pousta, balayant devant lui un épais nuage de poussière qui voile les splendeurs du couchant. Des milliers d’oiseaux de toutes sortes se lèvent, effarés. Là-bas, des masses lourdes se meuvent presque à ras du sol : ce sont des outardes. Au-dessus d’elles tournoient des éperviers qui emplissent l’air de petits cris aigus. Et tout en haut, les ailes déployées, plane majestueusement un aigle immense. Il