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LE LIVRE DE LA POUSTA.

La femme du pâtre est assise sur le seuil de la maison. Ses candides yeux gris foncé s’abritent sous des sourcils arqués, un fichu blanc cache les bandeaux plats de ses cheveux noirs.

Elle allaite son enfant… Elle ne se dérange pas à mon approche, n’essaie pas de voiler son sein nu, et me regarde en face avec tranquillité ! Tout son être respire la féminité. La pudeur lui est inconnue : elle ignore ce qui pourrait la lui enseigner. Son ainé, un bambin de trois ans, s’accroche craintivement aux plis de sa robe.

Je lui parle de son mari, et lui demande si elle n’est pas inquiète de lui, de lui qu’elle voit si peu.

— Pourquoi ? répond-elle en souriant.

— Ainsi vous êtes seuls pendant tout