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LE LIVRE DE LA POUSTA.

toutes les couleurs s’accentuent, s’échauffent, atteignent un éclat de plus en plus puissant, une exubérance dont le paroxysme affirme la richesse et la magnificence de la nature.

Le soleil baisse. Le crépuscule approche. Rien ne trouble le calme de la pousta. Un léger vent souffle de l’ouest, caressant les calices des fleurs champêtres et mêlant à l’atmosphère un parfum fort et vivifiant.

De magnifiques couleurs se jouent sur le sable. Le thym fleuri met, par endroits, de larges taches violettes sur la terre grise, blanchie par la soude. Çà et là pointent les dentelles touffues des chicorées sauvages. Là encore la jaune aranka[1]

  1. Mauvaise herbe qui croît dans les prairies et envahit parfois des étendues considérables.