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LA POUSTA.

multiplie, toujours pleines d’illusoires espérances pour le voyageur exténué.

N’est-ce pas elle, la douce fallacieuse, qui promet des sources et des lacs à celui qui a soif, des champs de blé et des arbres chargés de fruits à celui que la faim tourmente, des églises à celui que la terre a lassé et dont l’âme aspire à des régions plus hautes ? N’est-ce pas elle qui suggère des rêves, de beaux rêves féeriques à celui que la réalité accable, qui donne la consolation au souffrant, le baume au blessé, le repos sans fin à celui que brise l’infinie lassitude ?

De larges rayons solaires torréfient le sol uni dont la teinte grisâtre prend des nuances jaunes et violacées, tandis que les taches d’eau de pluie éblouissent par l’éclat de leur blancheur. Dans les moissons, les épis prennent des tons plus dorés ;