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AU RETOUR.

tres, évoque en moi l’essence d’une espèce…

Anima speciei…

Le premier jour passé chez moi me mit dans une sorte d’extase.

Je m’en fus dans les champs brodés de fleurs. Tout y rayonne ; le chant de l’alouette, les rayons dorés du soleil, l’atmosphère imbue des senteurs d’acacia, tout cela vibre à l’unisson de l’âme de mon sang.

Et voici l’homme, oui, voici toute ma race.

Un vieux pâtre, seul, dont l’ombre tranquille se repose sur l’infini de l’horizon. Il s’appuie sur un long bâton, et regarde au loin. Dès qu’il m’aperçoit, il ôte son chapeau, vient lentement à moi, me prend la tête à deux mains et m’embrasse sur les deux joues.