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LE LIVRE DE LA POUSTA.

interlocutrice, et j’ai maudit le moment où j’ai quitté ma ville natale. Oh ! je serais si heureuse d’être encore dans notre Bas-Pays, même à Nagy Körös[1] !

Je me rappelle de nouveau qu’au milieu de l’immensité de la pousta je possède une petite maison ; que, près de cette maison, s’étend un village peuplé de gens laborieux dont le bon sens m’a plus d’une fois tiré de l’abattement, dont l’affection et le dévouement ont semé de fleurs ma jeunesse et que j’aime pour ce qu’ils valent réellement.

Pourquoi ne retourné-je pas là où mes souvenirs sont vivants ? pourquoi ne quitté-je pas celui qui ne peut que raviver ce qui s’est évanoui de ma jeunesse ?

  1. Ville en hostilité continuelle avec la ville de Kecskemét.