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LE LIVRE DE LA POUSTA.

minaret l’heure de la prière. Le soleil vient de disparaître ; la nuit sera longue.

Pourquoi suis-je venu jusqu’ici ? Et la route à Mostar, douze heures de voiture, en plein jour, avec lui, qui ne m’est pas ce qu’il est et n’est non plus le mort.

Pourquoi suis-je venu ici, loin de mon village, puisque j’aurais pu descendre à mi-chemin, rentrer dans mon pays, chez moi, où tous les oiseaux chantent mes souvenirs ?

Je regardais l’eau de la rivière comme si j’en eusse attendu une réponse…

Soudain, un son bien connu…

Cela vient d’une petite maison ; un tsimbalom qu’on accorde. Aussitôt, j’entre dans le cabaret, et je m’attable à la terrasse. Des roses blanches s’effeuillent sur ma tête ; autour de moi, des Bulgares, des Serbes, aux mines recueillies ; en