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ADIEUX.

le sol natal, juste au moment où cette mélodie fait vibrer avec tant de force en mon âme le sentiment du chez soi, soudain un air mélancolique m’arrache douloureusement à ce bien-être et la nostalgie me prend.

Oui, la nostalgie. Le bruissement des platanes me rappelle que leurs feuilles à reflet d’argent tomberont, que le premier vent d’automne les emportera sur ses ailes, au loin, avec les fleurs, avec la mélodie dont il ne restera que le souvenir… qu’il me faudra abandonner la simplicité qui règne ici dans le cœur humain comme dans les lignes du paysage, errer de nouveau dans des contrées lointaines où l’été est éternel, mais où il n’y a pas de printemps, où il n’y a de réveil ni dans la vie des champs ni dans la vie de l’homme.

Au lieu des paroles spontanées que