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LE LIVRE DE LA POUSTA.

regarda en riant, avec un air de dire : « Ce n’est pas pour nous, cela, monsieur ! »

Dans le jardin, il me révéla avec fierté devant un pommier qu’il savait pratiquer la greffe et qu’il avait déjà mangé du fruit d’un arbre greffé par lui. Ensuite, il me demanda une pomme verte, une poire et une rose, montrant à qui il les destinait. Quand je lui donnai la poire, il joignit les mains, courba le dos et imita la démarche d’une vieille femme : c’était pour sa mère. Avec la pomme verte, il voulait jouer un tour à son petit frère.

— Et la rose ? demandai-je en la lui remettant.

Il leva de nouveau son pouce, hochant négativement la tête, et se désigna lui-même : c’était pour lui ; il la mettrait dans un verre d’eau en rentrant à la maison.