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LE SAGE DE LA POUSTA.

et demie ne m’avait paru moins longue. La satisfaction que manifestait en tout mon compagnon de voiture avait fait passer le temps très vite.

Il n’était encore jamais venu chez moi. Je lui fis la proposition de l’y emmener, ce qu’il accepta simplement, naturellement, et nous entrâmes dans mon petit cabinet de travail de style byzantin. Il s’assit en souriant devant ma table et passa tout en revue. Il se plaisait à reconnaître les choses dont il savait l’usage. Il se servit du coupe-papier pour ouvrir un journal qui venait d’arriver et regarda fièrement autour de lui si on le voyait faire. Il savait autrefois écrire, disaient ses gestes, mais il avait oublié. Puis, apercevant sur l’étagère quelques portraits de femmes, il sourit de nouveau, leva le pouce selon sa manière d’exprimer la solitude et me