Page:Sigismond de Justh Le livre de la Pousta 1892.djvu/258

Cette page n’a pas encore été corrigée
249
LE SAGE DE LA POUSTA.

Et dire qu’en l’invitant dans ma voiture, je m’imaginais naïvement atténuer un peu ma mélancolie quotidienne en le consolant !

Franyo, couchant en joue un fusil imaginaire, me fit savoir qu’il chassait. Avec une facilité surprenante il énuméra à l’aide de ses deux mains tous les volatiles qu’il avait tués, depuis le petit vanneau jusqu’à la lourde outarde. Il imitait avec une égale précision le vol des oiseaux aquatiques et le planement des aigles ainsi que leur manière de choir une fois atteints par le plomb. Puis, l’index braqué sur moi, il me demanda si j’étais chasseur. Mais tout de suite, il comprit que non : « Vous avez raison, » et la tristesse de son regard disait que ce métier ne convenait pas à un poitrinaire.

Alors il se mit à me consoler et il com-