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LE LIVRE DE LA POUSTA.

Tout d’un coup, à la lisière de l’oseraie touffue, j’aperçois le visage souriant d’un faucheur. C’est Misa Franyo, un sourd-muet de Szabad Szent Tornya. J’avais déjà appris qu’il rôdait souvent dans ces parages, guettant le gibier au milieu des marais.

Il me saluait d’un rire franc.

C’était un gars solide et plein de sérénité. Ses yeux gris vert souriaient presque sans cesse ; il regardait les gens en face, avec confiance, et sur ses joues rouges, sur ses traits vigoureux, on eût cru voir le reflet des rayons du soleil.

Il paraissait très content de me rencontrer. Depuis mon retour, nous ne nous étions pas encore vus et cependant nous passions toujours très bien notre temps ensemble, lui à faire des signes durant des heures et moi à le regarder. Il était