Page:Sigismond de Justh Le livre de la Pousta 1892.djvu/25

Cette page n’a pas encore été corrigée
16
LE LIVRE DE LA POUSTA.

prendre en affection pour lui-même.

Je ne vois pas ses traits, le fracas des roues couvre le timbre de sa voix.

J’aurais pu me lier avec lui, autant peut-être qu’avec son pauvre cousin. Mais c’est trop tard, c’est un autre qui m’intéresse en lui, c’est pour un autre que je suis venu ici.

À Gombos, le train glisse doucement sur le radeau à vapeur. L’orage a cessé. Un beau clair de lune fait miroiter les vagues paresseuses du Danube ; des bouffées d’air humide entrent dans le coupé.

Nous ne disons rien.

Soudain, les traits éclairés de mon compagnon me mettent de nouveau en présence de Lajos. Je n’en puis plus.

Je m’étends sur la banquette, je me tourne du côté du mur et je fais semblant de dormir. Oh ! si je pouvais descendre !