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FOINS COUPÉS.

qui les rassure : « Jamais nous ne mourrons ! »

Là-bas, un gars danse seul. Il se tient devant les tsiganes, le bras levé, mêlant parfois ses cris aux accents de la musique.

Sa belle humeur l’entraîne. Il fait sonner les éperons de ses bottes, brandit ses larges manches en l’air, rabaisse sur ses yeux son chapeau orné de « cheveux de l’orpheline », et, lentement, plein d’une exubérance contenue, danse devant l’orchestre le « pas de recrutement des hussards », marquant le rythme à coups de talon.

Jean Guba, ce danseur effréné, est le gars le plus fort, le plus fier et le plus difficile du village. Il danse seul parce qu’il a trois bien-aimées et qu’il ne faut qu’une danseuse pour le csárdás.