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LE LIVRE DE LA POUSTA.

quelle force supérieure m’a jeté dans tes bras, mais ce n’est pas l’amour. Il était plein d’amertume le plaisir que j’ai bu sur tes lèvres ; maudites étaient tes paroles, comme tes baisers, comme tout ce qui vient de toi !

— C’est cela, accablez-moi, maudissez-moi. Je le mérite. Cela me rapproche de l’empire du ciel dont la porte n’est ouverte qu’aux croyants et aux humbles. Toi aussi, mère Éva, salis-moi ; tiens, voici mon visage, crache dessus ! Et, ôtant son foulard, elle tendit la joue à la jeune femme.

Celle-ci, tandis que son mari parlait, ne le quittait pas des yeux, pendue à ses lèvres, épiant anxieusement le sens de ses paroles. Quand Julcsa se pencha vers elle, elle se leva et, sans proférer une parole, entra dans la maison.