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LE LIVRE DE LA POUSTA.

dis que je croyais revivre avec lui quelques moments de ma jeunesse, — c’est pour cela que j’étais venu — il ne me comprendra pas, il se moquera de moi et il aura raison.

Dans ses yeux purs et profonds je vois l’autre et je sais que derrière eux est le silence de la tombe. Ils ne peuvent répondre à ce que je voudrais leur demander, pas plus que la tombe ne peut tenir les promesses que la vie nous donnait jadis, au mort et à moi.

Non, je ne veux pas le voir, je ne lui parlerai plus !… Je m’accoude à la portière, mon compagnon ouvre un livre.

Oui, ce que je vois au dehors me console. L’Alföld[1] se déroule à mes yeux. — C’est l’alouette de mes souvenirs qui

  1. Le pays bas de la Hongrie.