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LE PÂTRE.

— À quoi bon ? Je ne suis pas seul, j’ai ma femme et ma famille.

Je sentais qu’en tout il avait raison, qu’il vivait la vie comme il faut la vivre.

Involontairement je jetai les yeux vers la pousta, qui maintenant sortait de son engourdissement matinal. Vers le couchant s’amoncelaient de grands nuages noirs.

— Nous aurons de la pluie, János ?

— Hôtes du matin s’en vont ; hôtes du soir seuls restent… répondit-il en se dirigeant vers la grange.

Mais l’orage approchait, assombrissant la voûte grise du ciel. Le vent s’acharnait contre la grange, contre la chaumière, contre les meules, contre tout, balayant devant lui des brins de paille arrachés en route. Soudain, il rompit une forte branche de l’unique acacia qui se trouvait là.