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LE LIVRE DE LA POUSTA.

Du couchant au levant tout sommeille.

Peu à peu, cependant, les étoiles pâlissent ; un souffle zézayant vient doucement caresser les herbes, mettre un frisson dans l’air. Soudain, une voix d’alouette, rien qu’un son d’abord, traverse l’espace, réveille la vie, et se perd ensuite dans le chant de cent et cent autres alouettes, et bientôt, lien mystérieux entre le ciel et la terre, de joyeuses psalmodies sortant des gorges invisibles emplissent l’immensité du vide.

Je m’arrête. La voûte céleste m’apparaît plus gigantesque encore maintenant que les étoiles ne la criblent plus ; la terre s’agrandit sous l’aube sans qu’on y puisse rien distinguer.

Et le chant des alouettes continue… s’élevant toujours. Tout d’un coup, une autre voix se fait entendre dans les prai-