Page:Sigismond de Justh Le livre de la Pousta 1892.djvu/17

Cette page n’a pas encore été corrigée
8
LE LIVRE DE LA POUSTA.

Le « souper csárdás » battait son plein. Mais je ne pouvais échapper à l’obsession. Je me retrouvai assis près de H…

— Votre cousin, oui, je sais… Voyez-vous, je l’aimais beaucoup ; nous vivions ensemble depuis sept ans, et il a emporté dans la tombe les meilleurs de mes souvenirs.

— Je l’aimais aussi, dit l’Autrichien, quoique nous nous vissions peu.

C’était peut-être pour cela qu’ils se ressemblaient tant, pensai-je, et peut-être leur ressemblance s’étendait-elle à ce qu’ils avaient d’essentiel dans l’âme.

Nous regardions danser le csárdás, que les glaces reflétaient à l’infini, le csárdás, cette manifestation la plus intense peut-être de la vie, et pourtant l’ombre noire de la mort effleurait notre esprit.