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COQ ROUGE.

drait à devenir au moins « passant » dans sa vieillesse. On l’a refusé ! Pourtant il est aussi gaillard que je le suis, sinon bâti comme je l’étais autrefois. Sa poitrine est large, son bras robuste. On lui a dit qu’il avait des pieds d’oie, qu’on n’en pouvait rien faire. Ses pieds ! c’est son cœur qui ne vaut pas plus que celui d’une oie…

— Mon père, vous ne connaissez pas son cœur ! dit Zsiga tranquillement, comme quelqu’un qui a entendu dire cela souvent et souvent y a répondu.

— Fillette, c’est toi qui ne le connais pas ! reprit le vieux avec le même calme. Tu n’es que sa bien-aimée, moi je suis son père. Tout ce qu’il y a de sagesse, d’étincelle divine en lui, c’est de moi qu’il le tient. Toi, tu vas seulement vers lui pour allumer ton bougeoir…