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L’OFFRANDE DU VILLAGE.

lui fis aucune observation, il vaqua silencieusement à sa besogne.

Et il s’en acquitte avec conscience depuis des semaines et des mois. Un jour, longtemps après, — il commençait à perdre un peu de sa raideur et se montrait beaucoup plus confiant, ses yeux devenaient tout clairs, — je lui demandai pour ainsi dire instinctivement ce qui serait arrivé alors si je l’avais grondé à son retour.

— Alors, dit-il en me regardant encore plus courageusement que jamais, j’aurais tué quelqu’un, moi ou un autre.

Mais il ne dit pas qui il entendait par cet « autre ». Je ne poussai pas plus loin mes investigations.

Depuis, il est toujours avec moi. Jour et nuit, il veille sur mes pas. Un soir d’automne, je ne voulais pas mettre le