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L’OFFRANDE DU VILLAGE.

l’un d’eux, un sculpteur renommé, le modela pendant qu’il chantait, un autre artiste apprit ses chansons. Lorsque, au cœur de l’été, je passai quelques jours au Svábhegy dans la maison de notre grand poète national, celui-ci et sa famille écoutèrent durant des heures ce garçon robuste adossé au mur dans l’attitude d’une chaste pucelle et chantant sans afféterie les nouveaux airs de Szent Tornya. Pourtant il s’en trouvait dans le nombre plus d’un dont l’inconscience naïve mettait de la rougeur aux joues anémiques des dames présentes ; mais István nous les chantait sans se départir de son impassibilité.

C’était un délicieux plaisir d’entendre reproduire ainsi les airs hongrois tels qu’ils avaient été conçus, sans ornement ni sentimentalité fausse, avec une sim-