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LE LIVRE DE LA POUSTA.

pourtant le gars brun qui sort du milieu du lac tout droit sur le devant d’une charrette dans le vêtement paradisiaque de notre père Adam, les épaules crânement cambrées, c’est l’aimé de la plus jeune. Ils se regardent, se sourient avec fierté, se caressent le corps du front aux chevilles, y soufflant par leur regard la chaleur éternelle qu’expriment les milliards de rayons dansants de ce soleil d’été, se sentant avec une inconscience sublime aussi bien l’un à l’autre, ici, sous les doux jeux des éléments que lorsqu’un jour ils seront devant le prêtre en costume de fête…

Plus loin, un groupe d’enfants tout nus se tenant par la main tourbillonne au milieu des eaux lourdes. Hommes, filles, femmes, vieillards se baignent ici pêle-mêle, tranchant les flots, vivant la