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LE LIVRE DE LA POUSTA.

mal. Si vous connaissiez les joies célestes comme ma Zsuzsi, vous ne chanteriez pas durant des nuits entières. Mais le diable ne dort pas, il veille pour mettre sa main crochue sur l’âme des pauvres gens. La mienne lui appartient désormais… Et cependant ma femme y prenait garde ; elle aurait bien voulu que dans le ciel nous fussions ensemble à nous réjouir. Quoique, ajouta-t-il avec une profonde conviction, là-haut il n’y ait pas de mariage. Chacun vit pour soi, ignorant les faiblesses terrestres. Le comble de délices n’est pas l’amour, lança-t-il à Misa Lövey qui l’écoutait le chapeau sur les yeux.

— Moi, continua Mihály Bús, je pensais qu’en touchant du bout des ongles au miel de la vie je ne me faisais aucun tort. Je me trompais. Au début, j’allais à la