mois chez la fillette maigrelette et faible ; devant moi se tenait une jeune fille presque accomplie ; elle avait engraissé, était devenue plus robuste, plus forte ; ses joues étaient colorées comme un reflet d’aurore et elle respirait la santé, la jeunesse, la fraîcheur, comme une rose qui s’ouvre. Je remarquai qu’elle me considérait avec curiosité de ses grands yeux bleus, mais comprenant en même temps l’impression qu’elle m’avait produite, un sourire courut sur ses lèvres.
La curiosité avec laquelle nous nous regardions cachait déjà la pudeur du jeune homme et de la jeune fille. Les simples et cordiales relations de frère et de sœur s’étaient envolées bien loin, pour ne plus jamais revenir. Ah ! comme elle était belle avec ce sourire et cette joie paisible dans le regard !
La lumière de la lampe tombait droit sur ses cheveux. Elle était habillée d’une robe noire unie et serrait de sa main, autour de son cou blanc, une mantille jetée négli-